Ryôkan, ermite-poète du XVIIIème siècle, écrivit ses oeuvres en Chinois classique, traduit douze fois en japonais. L’errance, le détachement, la beauté de l’éphémère fleurissent dans la pureté de ses mots. Je l’accompagne dans ses pérégrinations solitaires, faisant tout mon possible pour ne point interrompre son recueillement éternel… Les pages me rappellent les feuilles de riz sur lesquelles dansaient les anciens calligraphes…

Dans la sublime édition bilingue Le Bruit du Temps, 2017. La traduction laisse à désirer: comment oublier que seul un poète peut en comprendre un autre ? Aucun technicien ne peut se substituer au mage des mots.

 

« Qu’il est navrant devoir les passants de ce monde
Sans savoir quand ils connaîtront l’apaisement !
Ils vont et viennent aux carrefours d’existence,
Flottant et sombrant dans les courants de la vie.
Celui-là même qui deviendra Roi suprême
Finira chez un potier sous l’aspect d’un boeuf. »

 

toyo

 

« Pour mon bol à aumônes, le riz des maisons. 

Je vais solitaire dans l’immense printemps. 

Le bâton sonore effraie le rêve mondain (shaku ha odorokasu sangai no yume),

L’habit noire balaie la poussière citadine (e ha harau kyûku no chiri).

Je regarde les fleurs au bas des monts du sud 

J’admire la lune sur la rive du nord. »

 

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